Alors ?
La réponse ? Aucun.
Pourquoi ? Parce que les mecs de la déco ont pas enlevé les appuies-tête de la voiture.
Bon, j'avoue, j'ai cherché pendant quelque temps un plan où les appuies-têtes étaient justement enlevés et j'ai pas trouvé donc basta.
Bref, je parle de ça parce que la semaine dernière, à la crémaillère de Zad, j'ai eu l'occasion de discuter de ça avec Gerry du forum FilmDeCulte.com. Gerry sort de la FEMIS et pourtant c'est un bon gars. En gros, il est comme moi: il déteste quand les appuies-tête sont virés des voitures dans les films.
Perso, j'ai toujours trouvé ça tellement voyant et, finalement, tellement con. Y a presque toujours moyen de faire un plan convenable malgré leur présence. Et les virer, je trouve, ça attire vachement l'attention dessus, paradoxalement (t'as les gros trous dans le siège, la plupart du temps même pas dissimulés). On montre qu'on a viré quelque chose. On montre qu'on a MODIFIE la réalité pour faire le plan.
Evidemment si j'en parle c'est que pour moi ça symbolise un truc plus général. Le prenage des gens pour des cons au ciné. Je suis intimement convaincu que, ce genre de truc (les appuies-tête), un jour on s'en moquera comme on se fout parfois des vieux coups de poing bien claquants des années 50 ou des rétro-projections derrière les bagnoles où le mec fait semblant de conduire.
On accepte encore aujourd'hui que la plupart des films soient joués de manière totalement factice, avec un phrasé des dialogues rarement crédibles... On continue à accepter qu'un coup de feu puisse faire décoller un mec en arrière. Ou que montrer quelqu'un verrouiller sa portière c'est "chiant". Ou que certains effets spéciaux numériques sont "bien faits".
Bref, je sais même pas où je voulais en venir... si ce n'est que j'essaie constamment de relativiser les choses. Qu'est-ce qui, aujourd'hui, est toléré alors qu'il ne devrait pas l'être ? Qu'est-ce que je risque de mettre dans mon film qui risque de générer des rires dans 30 ans ?
Voilà voilà... Bon je me barre pour le week-end en Bretagne! Je reviens dimanche soir, juste à temps pour savourer les dernières heures de campagne... et mardi, champagne!